Dans la note précédente, j'ai abordé la notion d'âgisme, ce mélange de stéréotypes, préjugés et discrimination en raison de l‘âge. Globalement, la vision du vieillissement apparaît essentiellement négative. Dans cette note-ci, je présente certaines des conséquences qui peuvent en découler . Une première conséquence de l’âgisme est le risque de nuire à l’estime de soi. Dans le Mémoire de l’Association québécoise des retraité(e)s des secteurs public et parapublic (AQRP), la première section traite de cadrage médiatique des aîné·e·s à propos d’une campagne publicitaire de la Ville. Dans l’un des messages publicitaires de cette campagne, on peut en effet lire : *« Deux aînés inattentifs, une conductrice impatiente, un coroner. »* En cadrant les aînés comme étant « inattentifs », ce message les positionne implicitement comme étant responsables de l’accident. D'une part cette représentation renforce des stéréotypes négatifs associés au vieillissement. D'autre part, le fait de suggérer que les personnes d’un âge avancé sont généralement inattentives peut influencer négativement le jugement que plusieurs aîné·e·s ont de leur propre valeur. Une autre conséquence est le risque de détérioration de la santé. Dans une formation qu'elle donnait en 2023, Mélanie Couture, de la Chaire de recherche sur la maltraitance envers les aîné·e·s, Université de Sherbrooke, expliquait que les personnes qui attribuent les problèmes de santé physique ou psychologique à l’âge ont moins tendance à consulter ([L'âgisme et ses impacts](https://www.msss.gouv.qc.ca/professionnels/documents/vieillir-et-vivre-ensemble/2-M%C3%A9lanie%20Couture-%20VVE_%C3%82gisme_V9_MC_2023-05-17.pdf)). Mélanie Couture a par ailleurs fait une revue de littérature qui lui aura permis de constater qu’un grand nombre de recherches rapportent des associations significatives entre l’âgisme et un faible soutien social, un faible engagement social et un isolement social. L'âgisme joue sur la participation sociale et ça peut causer de l’exclusion sociale. L’OMS de son côté estime à 6 millions le nombre d’aîné·e·s qui font une dépression due à l’âgisme. Une autre conséquence, celle-là découlant de l’âgisme institutionnel qui est plus pernicieux, c’est d’entraîner une standardisation des communications, de la programmation et de l'aménagement des espaces publics, plus axés sur le déclin des aînés que sur leur potentiel. La représentation standard des aînés veut que plus l'âge augmente, plus les capacités, l’intérêt pour bouger et la visibilité des aîné·e·s diminuent. On sous-estime l'hétérogénéité des aîné·e·s et le fait qu'il est possible et à la fois bénéfique d'être physiquement actif quel que soit l'âge. Bref, l’âgisme a des conséquences importantes chez les aînés: diminution de la santé, du bien-être et des fonctions cognitives; augmentation des symptômes dépressifs et du sentiment de dépendance envers l’entourage; exclusion sociale et marginalisation des aînés. ​ À suivre. #Discrimination/Agisme #Vieillissement