Auteurs : [[Flaminia Paddeu]] Zotero : [Local library](zotero://select/items/1_RGUJI2SX) Source : [https://www.cairn.info/revue-pour-2014-4-page-89.htm](https://www.cairn.info/revue-pour-2014-4-page-89.htm) Connexion : --- # Annotations (01/05/2023 à 14:35:20) > [!information] > « Elle prend place dans le contexte d’une métropole désindustrialisée en situation de crise urbaine généralisée depuis la fin des années 1960 (Sugrue, 2005), et touchée durement par les crises immobilières et économiques de 2007-2009. » (Paddeu, 2014, p. 90) > [!information] > « Elle est à la fois fortement ségréguée – la population y est afro-américaine à 83 % – et extrêmement défavorisée – 38 % des habitants sont sous le seuil de pauvreté. La municipalité en faillite croule sous une dette de plus de 18 milliards de $ » (Paddeu, 2014, p. 90) > [!accord] > « En 1996, le Programme de Développement des Nations Unies (PNUD) a défini l’agriculture urbaine comme « une industrie qui produit des biens alimentaires et énergétiques, pour répondre surtout à la demande quotidienne des consommateurs urbains ». Cette définition rappelle que l’agriculture urbaine est au départ un phénomène de pays en développement, devenue aujourd’hui une réalité des villes du Nord, à l’image de Detroit, véritable food desert (Pothukuchi, 2004). » (Paddeu, 2014, p. 90) Sur une forme d'agriculture vivrière de ce cas. > [!information] > « Detroit est présentée depuis la fin des années 2000 comme la ville à l’avant-garde de cette pratique (Pothukuchi, 2004 ; Gallagher, 2010) même si d’autres villes sont touchées par le phénomène comme Oakland, New York, Milwaukee, Los Angeles, San Francisco, Chicago, Minneapolis, Philadelphia ou Seattle » (Paddeu, 2014, p. 91) > [!accord] > « Cette agriculture urbaine – dans la tradition des community gardens new-yorkais installés dans les années 1970 sur le mode de la green guerilla – s’adresse en grande partie aux classes moyennes supérieures blanches soucieuses de la qualité de l’alimentation comme un des paramètres du bien vivre (Alkon & Agyeman, 2011) » (Paddeu, 2014, p. 91) > [!accord] > « Or Detroit apparaît comme la ville pionnière dans l’utilisation de ses espaces déqualifiés pour la mise en place d’un système agro-alimentaire alternatif (Deverre & Lamine, 2010), avec une impressionnante visibilité médiatique et paysagère de l’agriculture urbaine et de la mobilisation qui l’accompagne. » (Paddeu, 2014, p. 92) > [!accord] > « l’incroyable immensité des espaces vacants disponibles distingue Detroit des autres métropoles où l’agriculture urbaine est en essor : un tiers de la ville est en friche (Detroit Future City, 2012), soit le double de la superficie de Manhattan. » (Paddeu, 2014, p. 92) > [!information] > « Detroit peut actuellement subvenir aux besoins de 275 personnes/an » (Paddeu, 2014, p. 92) > [!accord] > « mais en convertissant 75 % des 44 000 terrains vacants appartenant à la municipalité, elle pourrait produire 76 % des légumes et 42 % des fruits pendant un an pour un million de personnes (soit plus que la totalité des 707 000 habitants actuels) (ibid., p. 66) » (Paddeu, 2014, p. 92) > [!information] > « Detroit a connu ses premières expériences d’agriculture urbaine pendant la crise économique de 1892-97 avec le projet agricole municipal Potato Patch Plan ; puis pendant la 1re Guerre Mondiale où fleurirent des Victory gardens. » (Paddeu, 2014, p. 92) > [!accord] > « Dans les années 1980, dans un contexte de déclin déjà avancé, l’activiste Grace Lee Boggs fédère les Gardening Angels, groupe de retraités qui plantent et s’occupent de potagers dans la ville, afin d’occuper les parcelles vacantes (2012) » (Paddeu, 2014, p. 93) > [!information] > « en 1999, 10 % des foyers américains, soit 19 millions d’adultes et 12 millions d’enfants étaient en état d’insécurité alimentaire (Pothukuchi, 2004). » (Paddeu, 2014, p. 93) > [!information] > « Les nombreuses organisations qui y participent – comme Greening of Detroit, Detroit Black Community Food Security Network, Detroit Food Policy Council, Earthworks, Keep Growing Detroit etc. – dessinent une nébuleuse associative aux postulats idéologiques variés : certaines se focalisent sur des problématiques à consonances sociales, d’autres plutôt raciales, d’autres encore écologiques. » (Paddeu, 2014, p. 93) > [!information] > « Entre 1978 et 1984, la chaîne de supermarchés Safeway a fermé plus de 600 magasins dans les innercities, les délocalisant vers la banlieue où les clients étaient plus fortunés et où il y avait de la place pour installer des parkings (Allen, 2013, p. 20). Le résultat est une consommation excessive de nourriture transformée, saturée en sucres, en sel, en graisses et en ingrédients artificiels disponibles dans des fastfoods, stations essence, petites épiceries de nuit et magasins de vente d’alcool. » (Paddeu, 2014, p. 94) > [!information] > « Selon les travaux de Marie Gallagher, 90 % des bons alimentaires fédéraux à Detroit sont dépensés dans des « détaillants marginaux »9 (commerces d’alcool, stations essence, bazars tout-à-un-euro) et plus de 500 000 habitants doivent se déplacer deux fois plus loin pour rejoindre une épicerie alimentaire plutôt que l’un de ces détaillants (Gallagher, 2007). » (Paddeu, 2014, p. 94) > [!information] > « Un régime alimentaire de 2000 calories quotidiennes constitué de junkfood peut coûter 3,50 $/jour contre 10 fois plus pour un régime équilibré (Allen, 2013, p 143) » (Paddeu, 2014, p. 94) > [!accord] > « À Detroit les associations d’agriculture urbaine vendent leur production à prix modiques voire les distribuent gratuitement, au détail ou via des soupes populaires » (Paddeu, 2014, p. 94) > [!information] > « Les jardins communautaires sont des jardins ouverts au public, gérés collectivement par leurs membres, qui peuvent comporter un jardin potager. » (Paddeu, 2014, p. 95) > [!information] > « On trouve aussi des fermes urbaines à petite échelle. » (Paddeu, 2014, p. 95) > [!information] > « Si la plupart des initiatives d’agriculture urbaine sont sur ce modèle associatif, elles coexistent avec quelques fermes urbaines qui ont un statut commercial comme Rising Pheasant Farms » (Paddeu, 2014, p. 95) > [!désaccord] > « Hantzest le seul projet de ferme urbaine à grande échelle : il s’agit d’une plantation d’arbres de 144 hectares répartie entre 1 500 parcelles (Hantz Woodlands) dans l’East Side. » (Paddeu, 2014, p. 95) > [!accord] > « Pour Kevin Morgan, l’agriculture urbaine a le mérite de ne pas réduire la question alimentaire à une simple question nutritionnelle, en rendant justice à la « multifonctionnalité de la nourriture » (2014, p 12). » (Paddeu, 2014, p. 96) > [!désaccord] > « Dans une ville qui subit un ré-ensauvagement de certains quartiers, l’agriculture urbaine vient requalifier certains territoires tout en imprimant la marque de l’humain. » (Paddeu, 2014, p. 97) Heu, j'ai un doute sur le ré-ensauvagement, jcrois c'est en mode animaux, mais à cause de l'abject darmin jmet une pastille rouge. > [!accord] > « Sur le plan social, l’agriculture urbaine participe à la création de liens communautaires et favorise les interactions sociales à l’échelle du block et du quartier. » (Paddeu, 2014, p. 97) > [!accord] > « Certains auteurs comme Kami Pothukuchi insistent sur la dimension communautaire des systèmes agro-alimentaires (2004) au sens où ils prennent appui sur et sont pris en charge par la communauté locale. » (Paddeu, 2014, p. 97) > [!accord] > « Trois spécificités en termes de liens sociaux communautaires y sont observables : l’éducation des enfants et des jeunes aux pratiques agricoles et alimentaires ; la participation des retraités ; et l’importance du bénévolat. L’agriculture urbaine, constitue certes un filet de sécurité alimentaire pour une partie de la population pauvre, mais aussi un réseau social d’entraide non négligeable dans une ville dont le tissu social est fortement déstructuré. » (Paddeu, 2014, p. 98)