> [!info]+ Auteur : [[Valerie Solanas]] Connexion : Tags : [Calibre](calibre://view-book/Calibre/XXX/epub) Temps de lecture : 12 minutes --- # Note ## SCUM Manifesto > [!accord] Page 6 Le mâle est un accident biologique ; le gène Y (mâle) n’est qu’un gène X (femelle) incomplet, une série incomplète de chromosomes. En d’autres termes, l’homme est une femme manquée, une fausse couche ambulante, un avorton congénital. Être homme c’est avoir quelque chose en moins, c’est avoir une sensibilité limitée. > [!accord] Page 6 La virilité est une déficience organique, et les hommes sont des êtres affectivement infirmes. L’homme est complètement égocentrique, prisonnier de lui-même, incapable de partager, ou de s’identifier à d’autres ; inapte à l’amour, à l’amitié, à l’affection, la tendresse. Cellule complètement isolée, incapable d’établir des relations avec qui que ce soit, ses enthousiasmes ne sont pas réfléchis, ils sont toujours animaux, viscéraux, son intelligence ne lui sert qu’à satisfaire ses besoins et ses pulsions. Il ne connaît pas les passions de l’esprit ni les échanges mentaux ; il ne s’intéresse qu’à ses petites sensations physiques. > [!accord] Page 7 Il n’est qu’un mort-vivant, un tas insensible, et pour ce qui est du plaisir et du bonheur, il ne sait ni en donner ni en recevoir. Au mieux de sa forme, il ne fait que distiller l’ennui, il n’est qu’une bavure sans conséquence, puisque seuls ont du charme ceux qui savent s’absorber dans les autres. Emprisonné dans cette zone crépusculaire qui s’étend des singes aux humains, il est encore beaucoup plus défavorisé que les singes parce que, au contraire d’eux, il présente tout un éventail de sentiments négatifs – haine, jalousie, mépris, dégoût, culpabilité, honte, blâme, doute – pis encore, il est pleinement conscient de ce qu’il est et de ce qu’il n’est pas. > [!accord] Page 7 Quand ça lui arrive, il culpabilise, il est dévoré de honte, de peur et d’angoisse (sentiments qui ont leurs racines profondément ancrées dans la nature du mâle, et même l’éducation la plus éclairée ne peut en venir tout à fait à bout). Ensuite, la jouissance qu’il en tire est proche du néant. Et pour finir, obsédé qu’il est par son désir de bien s’en sortir, de battre un record, de ramoner consciencieusement, il se soucie peu d’être en harmonie avec sa partenaire. > [!accord] Page 8 Rongé qu’il est de culpabilité, de honte, de peurs et d’angoisses, et malgré la vague sensation décrochée au bout de ses efforts, son idée fixe est toujours : baiser, baiser. Il n’hésitera ni à nager dans un océan de merde ni à s’enfoncer dans des kilomètres de vomi, s’il a le moindre espoir de trouver sur l’autre rive un con bien chaud. Il baisera n’importe quelle vieille sorcière édentée, n’importe quelle femme même s’il la méprise, et il ira jusqu’à payer pour ça. Et pourquoi toute cette agitation ? Si c’était pour soulager une tension physique, il lui suffirait de se masturber, et puis s’il va jusqu’à violer des cadavres et des bébés, ce n’est sûrement pas pour combler son ego. > [!accord] Page 8 Et parce que sa propre passivité lui fait horreur, il tente de s’en débarrasser en la projetant sur les femmes. Il postule que l’homme est Actif, et s’attache ensuite à démontrer qu’il est actif, donc qu’il est un Homme. Et pour ce faire, il baise ! (Moi je suis un Vrai Mec et j’ai une Grosse Queue et comment que je Tire mon Coup.) Mais comme ce qu’il cherche à démontrer est faux, il est obligé de toujours recommencer. Alors baiser devient un besoin irrépressible, une tentative désespérée de prouver qu’il n’est pas passif, qu’il n’est pas une femme. > [!accord] Page 9 Femelle incomplète, le mâle passe sa vie à chercher ce qui lui manque, à tenter de devenir une femme. Voilà pourquoi il est constamment à l’affût des femmes, voilà pourquoi il fraternise ; il veut vivre à travers elles, se fondre en elles. Voilà pourquoi il revendique tout ce qui caractérise en fait les femmes, la force de caractère et l’indépendance affective, l’énergie, le dynamisme, l’esprit d’initiative, l’aisance, l’objectivité, l’assurance, le courage, l’intégrité, la vitalité, l’intensité, la profondeur, le sens de la rigolade, etc. Voilà pourquoi il projette sur les femmes tout ce qui caractérise les hommes, la vanité, la frivolité, la banalité, la faiblesse, etc. > [!accord] Page 10 Pour ce que vaut celle-là, il préfère mourir ébloui de gloire que de se traîner lugubrement cinquante ans de plus. > [!accord] Page 13 Ainsi beaucoup de femmes, même dans le cas d’une complète égalité économique, préfèrent vivre avec des hommes ou traîner leurs fesses dans la rue, c’est-à-dire disposer le plus possible de leur temps, plutôt que passer huit heures par jour à faire pour d’autres un travail ennuyeux, abrutissant et absolument pas créatif qui fait d’elles pis que des bêtes, des machines, à moins qu’un travail « intéressant » ne fasse d’elles, au mieux, les cogérantes de la merde ambiante. Ce qui pourra libérer les femmes de l’emprise masculine, ce sera donc la destruction totale du système fondé sur l’argent et le travail et non l’égalité économique à l’intérieur du système. > [!accord] Page 14 Maman veut le bien de ses enfants, Papa ne veut que le bien de Papa, il veut qu’on lui fiche la paix, il veut que ses lubies de « dignité » soient respectées, il veut présenter bien (le statut) et il veut contrôler et manipuler à volonté, ce qui s’appellera « guider » s’il est un père « moderne ». Ce qu’il veut aussi, c’est s’approprier sa fille sexuellement. Il donne la main de sa fille en mariage, le reste est pour lui. > [!accord] Page 19 L’individualité de la femme s’impose aux yeux de l’homme, mais il est incapable de la saisir, incapable d’entrer en relation avec elle ; elle le bouleverse, l’emplit d’effroi et d’envie. Aussi la niet-il et entreprend-il de définir chacun et chacune en termes de fonction et d’usage, s’assignant bien entendu, les fonctions les plus importantes – docteur, président, savant –, ce qui l’aide à revêtir une identité sinon à atteindre à l’individualité, et il cherche à se convaincre comme à convaincre les femmes (il a mieux réussi de ce côté) que la fonction de la femme est de porter et d’élever les enfants, d’apaiser, de réconforter et de stimuler l’ego masculin ; que sa fonction fait d’elle un être interchangeable avec les autres femmes. > [!accord] Page 21 Notre société n’est pas une communauté, c’est un entassement de cellules familiales. Miné par son sentiment d’insécurité, l’homme est persuadé que sa femme va le quitter si elle s’expose aux autres hommes et à tout ce qui peut présenter une lointaine ressemblance avec la vie. Aussi cherche-t-il à l’isoler de ses rivaux et de cette faible agitation qu’on nomme civilisation, en l’emmenant en banlieue pour la caser dans une rangée de pavillons où s’enferment dans une contemplation mutuelle des couples et leurs enfants. > [!accord] Page 28 Le but de l’enseignement « supérieur » n’est pas d’instruire mais d’exclure le plus grand nombre possible de gens de certaines professions. > [!accord] Page 29 S’il n’est jamais satisfait, c’est qu’il lui est impossible de l’être. En fin de compte, ce qui révolte « l’homme révolté », c’est d’être un homme. L’homme ne change que lorsqu’il y est obligé par le progrès technique, quand il n’a pas le choix, quand la société arrive au point où il doit changer ou mourir. Nous en sommes là. Si les femmes ne se remuent pas le cul en vitesse, nous risquons de crever tous. > [!accord] Page 29 Étant donné la nature totalement égocentrique de l’homme et son incapacité à communiquer avec autre chose que lui-même, sa conversation, lorsqu’elle ne porte pas sur sa personne, se réduit à un bourdonnement impersonnel, détaché de tout ce qui peut avoir valeur humaine. La « conversation intellectuelle » du mâle, lorsqu’elle n’est pas une simple fuite de lui-même, n’est qu’une tentative laborieuse et grotesque d’impressionner les femmes. > [!accord] Page 30 En dehors de son côté lèche-cul, la conversation de la Fille à son Papa est encore limitée par sa crainte d’exprimer des opinions déviantes ou originales et par son sentiment d’insécurité qui l’emprisonne. Ce qui lui enlève tout charme. La gentillesse, la politesse, la « dignité », le sentiment d’insécurité et la claustration mentale ont peu de chance de s’allier à l’intensité et à l’humour, qualités dont ne peut se passer une conversation digne de ce nom. Et la conversation digne de ce nom ne court pas les rues, étant donné que seules les femmes tout à fait sûres d’elles, arrogantes, exubérantes, et fortiches, sont capables d’avoir une conversation intense et spirituelle de vraies salopes. > [!accord] Page 31 Même chez les femmes à la coule, les amitiés profondes sont rares à l’âge adulte car elles sont presque toutes ligotées à un homme afin de survivre économiquement, ou bien elles essayent de se tailler un chemin dans la jungle et de se maintenir à la surface des masses amorphes. > [!accord] Page 32 La grande majorité des gens, en particulier les personnes « cultivées », n’osant pas juger par elles-mêmes, humbles, respectueuses des autorités (« Mon Papa, y sait » devient dans le langage adulte « les critiques ils s’y connaissent », « les écrivains, ils savent mieux », et « les agrégés, ça en connaît un bout »), se laissent facilement persuader que ce qui est obscur, vague, incompréhensible, indirect, ambigu et ennuyeux, est à coup sûr profond et brillant. > [!accord] Page 34 La vénération pour l’« Art » et la « Culture » distrait les femmes d’activités plus importantes et plus satisfaisantes, les empêche de développer activement leurs dons, et parasite notre sensibilité de pompeuses dissertations sur la beauté profonde de telle ou telle chiure. Permettre à l’« Artiste » d’affirmer comme supérieurs ses sentiments, ses perceptions, ses jugements et sa vision du monde, renforce le sentiment d’insécurité des femmes et les empêche de croire à la validité de leurs propres sentiments, perceptions, jugements et vision du monde. > [!accord] Page 35 Le sexe ne permet aucune relation. C’est au contraire une expérience solitaire, elle n’est pas créatrice, c’est une perte de temps. Une femme peut facilement, bien plus facilement qu’elle ne pourrait le penser, se débarrasser de ses pulsions sexuelles et devenir suffisamment cérébrale et décontractée pour se tourner vers des formes de relation et des activités vraiment valables. Mais le mâle libidineux met en chaleur la femelle lascive. Les hommes, qui ont l’air d’en pincer sexuellement pour les femmes et qui passent leur temps à vouloir les exciter, jettent les femmes portées sur la chose dans des transes lubriques et les fourrent dans un piège à con dont peu de femmes arrivent jamais à se sortir. > [!accord] Page 35 Le sexe est le refuge des pauvres d’esprit. Et plus une femme est pauvre d’esprit, – plus elle est embourbée dans la « culture » masculine –, plus elle est charmante et plus elle est portée sur le sexe. Dans notre société, les femmes charmantes ont le feu au cul. Mais comme elles sont atrocement charmantes, elles ne s’abaissent pas à baiser, tu parles, elles font l’amour, elles communiquent avec leur corps, elles établissent un contact sensuel. > [!accord] Page 48 Les filles Scum dé-travailleront systématiquement jusqu’à ce qu’elles se fassent renvoyer, puis chercheront un nouvel emploi à bousiller. Scum prendra d’assaut les autobus, les taxis et les guichets, conduira les autobus et les taxis et distribuera gratuitement les tickets. > [!accord] Page 51 Laisser tout tomber et vivre en marge n’est plus la solution. Baiser le système, oui. La plupart des femmes vivent déjà en marge, elles n’ont jamais été intégrées. Vivre en marge, c’est laisser le champ libre à ceux qui restent ; c’est exactement ce que veulent les dirigeants ; c’est faire le jeu de l’ennemi ; c’est renforcer le système au lieu de le saper car il mise sur l’inaction, la passivité, l’apathie et le retrait de la masse des femmes. > [!accord] Page 53 Meurtres et destructions seront réalisés avec discernement, de façon sélective. Scum est contre ces soulèvements confus et hystériques, sans objectif précis, qui sont souvent fatals à ceux de votre propre camp. Scum n’encouragera jamais les émeutes ni aucune de ces formes de destruction aveugle, et elle n’y participera pas. Scum traquera sa proie froidement, dans l’ombre, et tuera avec le plus grand calme. Ses entreprises de destruction n’auront jamais pour conséquence de bloquer les routes nécessaires au transport de nourriture ou autres produits vitaux, de contaminer l’eau ou d’en empêcher l’accès, de gêner la circulation des ambulances ou d’entraver le bon fonctionnement des hôpitaux. > [!accord] Page 56 Les femmes y consentiront avec obligeance car cela ne leur fera pas le moindre mal et sera une façon particulièrement humaine et généreuse de venir en aide à leurs malheureux compagnons handicapés), ou bien ils procréeront dans les pâturages avec leurs paillassons, ou encore ils pourront se présenter au centre de suicide le plus proche, amical et accueillant, où ils seront passés au gaz en douceur, rapidement et sans douleur. > [!accord] Page 56 Et nous voyons le chien tirer son maître par la laisse alors que la seule position acceptable pour l’homme, celle où il est le moins misérable, sauf lorsqu’il choisit d’être travesti, est d’être couché aux pieds de la femme, reconnu dans sa chiennerie : cela n’exige pas de lui ce dont il est émotionnellement incapable ; les femmes, êtres complets, s’occupent du reste. ## Postface, par Lauren Bastide Auteur : [[Lauren Bastide]] > [!accord] Page 69 Bref, il est communément admis que formuler le projet de rayer les hommes de la surface de la planète se doit d’être une boutade. > [!information] Page 69 À l’époque, aux États-Unis, on voit s’opposer la frange radicale de la National Organization for Women (NOW), incarnée par Ti-Grace Atkinson, militante lesbienne qui écrivit la fameuse phrase « le féminisme est la théorie, le lesbianisme est la pratique » et pour qui le SCUM est un mot d’ordre, et sa frange réformiste, portée par Betty Friedan, féministe blanche et hétérosexuelle, autrice de La Femme mystifiée, qui appela solennellement l’avocate de Solanas à se désolidariser de la sulfureuse autrice « au risque de nuire à NOW, dont l’objectif est l’égalité complète entre les femmes et le partenariat réel avec les hommes ». > [!accord] Page 70 [[Valerie Solanas]] est la vieille tante encombrante que les féministes ne savent pas très bien où placer à table, étant entendu que de fait, elle emmerde tout le monde. Celles qui se revendiquent de la frange la plus drastique, mais restent incapables d’aller au bout de l’idée. Et les plus réformistes qui verraient s’annihiler, si le manifeste de Solanas était pris pour ce qu’il est, c’est-à-dire un programme politique, tous leurs efforts de conciliation avec l’oppresseur. > [!accord] Page 71 D’ailleurs, [[Valerie Solanas]] ne sourit sur aucune des rares images qui nous sont parvenues d’elle. Son visage est concentré, bouche tirée vers le bas, regard déterminé. Non, vraiment, j’en suis convaincue, quand [[Valerie Solanas]] écrit : « Les hommes sont des Midas d’un genre spécial : tout ce qu’ils touchent se change en merde », cela n’a rien d’un trait d’humour > [!information] Page 72 Un peu encombré par cette fi pas si jolie et trop grande gueule, il la laisse entre les griffes de leur ami commun, l’éditeur français Maurice Girodias – déjà connu pour avoir publié Lolita de Nabokov, le roman qui glamourisa la pédocriminalité. Celui-ci profite de sa grande précarité pour lui proposer un marché foireux : elle lui cède la totalité des droits de ses œuvres, y compris le SCUM Manifesto, pour la somme de 500 $. Il surfera sur la hype qui suivit la tentative d’assassinat de Warhol pour publier le texte et lui donner un retentissement mondial, alors que Solanas est internée. > [!information] Page 74 Le seul média où j’ai entendu parler de [[Valerie Solanas]] avec respect est un podcast qui s’appelle The Oldest Profession (« Le plus vieux métier du monde »), animé par Kaytlin Bailey, travailleuse du sexe, humoriste et militante pour les droits des travailleur•euse•s du sexe, et co-animé par Ceyenne Doroshow, travailleuse du sexe et militante trans et anti-raciste. Leur échange est grave et poignant. Pas une seconde, ces deux-là ne prennent Solanas pour une allumée. Pas une seconde, elles ne ricanent en évoquant le SCUM. « Ce qui frappe, dans le SCUM Manifesto, dit Kaytlin Bailey dans cette émission, c’est que sa haine au vitriol pour les hommes, aussi bien individuellement que globalement, est une réalité que seules les vieilles professionnelles peuvent toucher du doigt. Pour être capable d’aller jusqu’au cœur de la pourriture de la masculinité toxique, pour l’avoir vue en première ligne, il faut avoir été une travailleuse du sexe. Elles sont les seules à saisir à quel point cette adoration du sexe masculin qu’on nous impose depuis deux mille ans est impotente, immorale et stupide. » > [!accord] Page 75 Tout est juste, dans le texte de Solanas. Tout est précis et argumenté. « Baiser permet aux hommes de se protéger contre leur désir d’être des femmes » : dans cette citation tirée du manifeste, il y a tout, le retournement de Freud, la performance butlérienne, la masculinité toxique, le caractère systémique du viol. Elle désigne le seul véritable coupable : le capitalisme, et appelle de ses vœux une convergence des luttes – même s’il est à noter qu’elle ne mentionne pas le racisme – entre les combats des prolétaires, des femmes et des personnes queers qui n’a rien à envier aux franges les plus révolutionnaires du féminisme contemporain. « Souvenez-vous que je suis la seule femme ici qui ne soit pas folle », cette phrase, peut-être la plus célèbre qu’elle ait prononcée, aurait dû nous mettre sur la voie. > [!accord] Page 76 Et puis ce texte paraît à une époque où ma consœur Alice Coffin écrit : « Je ne lis plus les livres des hommes, je ne regarde plus leurs films, je n’écoute plus leurs musiques. […] L’art est une extension de l’imaginaire masculin. Ils ont déjà infesté mon esprit. Je me préserve en les évitant5 », où la jeune écrivaine Pauline Harmange écrit : « Moi, les hommes, je les déteste6. » Force est de constater que ces textes-là, pourtant beaucoup moins violents que le manifeste de Solanas, ne font pas rire du tout. Ils déclenchent au contraire l’ire et le harcèlement. La société commence à prendre la misandrie au sérieux.